MGA : un modèle de spécialistes

Appliqué depuis des décennies avec succès partout dans le monde, le modèle MGA (Managing General Agent) en est encore à ses débuts en France. Le MGA intervient en tant que souscripteur d’assurance spécialisé, mais aussi sur des fonctions critiques comme la tarification. La technologie joue un rôle majeur dans son évolution.

L’agent souscripteur ou MGA est avant tout un expert aguerri de l’assurance sur des secteurs de « niche », et auquel un ou plusieurs assureurs délèguent la souscription de risques précis. A ce titre, le MGA décide d’accepter ou non de garantir un risque qui sera porté par la ou les compagnies dont il détient un mandat. Cette délégation de pouvoir est un acte fort, preuve par excellence de la confiance de l’assureur dans le MGA.

Une offre globale et spécialisée : valeur-ajoutée du MGA

L’étendue du mandat du MGA dépend du contrat-cadre qu’il a négocié avec l’assureur partenaire. En fonction de la marge d’autonomie dont ils disposent, certains MGA sont plus à même de proposer des solutions d’assurance innovantes. Le recours à plusieurs assureurs permet quant à lui de proposer une offre globale « one-stop shop » qu’affectionnent particulièrement les courtiers. Ils peuvent ainsi couvrir à guichet unique l’ensemble des besoins de leurs clients.

Un partenaire intermédiaire de bout en bout

Certains MGA proposent un service tout au long de la chaîne de valeur : de l’analyse et la sélection des risques, à la tarification du produit, en passant par la souscription, la gestion des polices d’assurance, ou encore le suivi et le règlement des sinistres. Mais toutes les offres ne se valent pas en la matière. Il est donc judicieux de les comparer. Autre point différenciant entre les MGA : la digitalisation.

La technologie, un outil de sécurisation des partenaires

La crise sanitaire n’a fait que confirmer le potentiel des technologies numériques et digitales pour les produits d’assurance. Les assureurs, de même que les courtiers, veulent offrir des expériences technologiques plus rapides, plus intuitives et adaptées aux besoins des clients. La technologie est d’ailleurs perçue comme un facteur important dans la relation entre l’assureur et le MGA. Lorsqu’un outil technologique intègre un système de contrôle des risques performant, le MGA est capable de connaître et de contrôler avec précision les risques. De quoi sécuriser les assureurs partenaires. En outre, elle permet au MGA de réduire les coûts de gestion pour, au final, proposer des solutions d’assurance compétitives.


L’assurance dommages-ouvrage : une garantie obligatoire et protectrice 

La question de l’utilité de l’assurance dommages-ouvrage est régulièrement rebattue, or il s’agit d’une obligation légale. C’est précisément son utilité qui justifie sa souscription tant elle est protectrice, et tant son absence peut entraîner des conséquences financières, parfois très lourdes. 

L’assurance dommages-ouvrage (DO) est obligatoire pour tout maître d’ouvrage et doit être légalement souscrite avant le début des travaux. Cette obligation n’est cependant pas assortie d’aucune sanction pour les particuliers qui construisent ou rénovent pour eux-mêmes (ou pour un membre de leur famille). Conséquence de cette ambiguïté, elle est parfois jugée trop rapidement inutile.

Rapidité d’indemnisation avec l’assurance DO

La garantie dommages-ouvrage protège le maître d’ouvrage en cas de vices ou de malfaçons affectant la solidité ou la destination de la construction. Elle garantit l’indemnisation de la totalité des travaux de réparation, sans recherche de responsabilité ; sous 60 à 90 jours à partir de la déclaration de sinistre. Autre avantage, la garantie joue même lorsque le constructeur a cessé son activité ou a déposé le bilan. 

Risques financiers en l’absence d’assurance DO

Sans garantie DO, l’indemnisation des éventuelles malfaçons peut s’avérer coûteuse et longue, de quelques mois à plusieurs années.

À la revente du bien, le notaire est tenu d’informer l’acheteur de l’absence d’assurance DO. Ce dernier peut alors soit renoncer à l’achat, soit demander une réduction sur le prix. Et si la vente se réalise, le vendeur reste responsable à titre personnel des dommages de nature décennale envers l’acquéreur du bien – sans exonération contractuelle possible.

Parallèlement à la question de l’utilité, le coût de l’assurance est souvent évoqué comme un frein à la souscription.

Assurance DO : plus accessible chez un souscripteur spécialisé

Le montant de la prime d’assurance DO est proportionnel au coût total des travaux à garantir. Pour les plus petits chantiers, la prime DO peut parfois représenter plus de 5% du coût des travaux. Assurer de petits travaux peut donc sembler, proportionnellement, cher. De plus, les écarts de prix sur le marché peuvent être significatifs. Mieux vaut s’adresser à un souscripteur spécialisé qui saura s’adapter au profil du souscripteur et au type de travaux envisagés, pour une prime plus attractive.

En tout état de cause, l’assurance DO est obligatoire. Le législateur a d’ailleurs prévu un devoir de conseil pour les architectes et les notaires. Parallèlement, des organismes bancaires conditionnent désormais le financement à l’obtention d’une assurance DO ; et certains courtiers en crédit immobilier proposent cette garantie dès le début d’un projet de financement. Autant de bonnes pratiques qu’il serait souhaitable de voir se diffuser plus largement encore. D’autant qu’une partie des garanties de l’assurance DO s’applique pendant les travaux. Les assureurs recommandent donc de la souscrire au plus proche de l’ouverture du chantier.